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Qui contrôle les sociétés italiennes cotées ? Soit l'État, soit des coalitions de partenaires, mais c'est une anomalie

UNE ÉTUDE D'ANDREA ZOPPINI – Lors d'une récente conférence académique en l'honneur d'un maître en droit tel que Guido Rossi, le professeur Andrea Zoppini, professeur de Rome 3 et ancien membre de la commission Vietti pour la réforme du droit des sociétés, a présenté une étude sur « L'entreprise en tant qu'organisation et système de contrôle » que nous publions ci-dessous

Qui contrôle les sociétés italiennes cotées ? Soit l'État, soit des coalitions de partenaires, mais c'est une anomalie

Le thème des contrôles des entreprises, en particulier leur pertinence et leur adéquation, est certainement au centre de la réflexion des spécialistes du droit des sociétés et de la régulation des marchés. Andrea Zoppini, professeur d'analyse économique et de droit à l'Université Roma Tre, dans une étude présentée lors de la conférence pour célébrer le 80e anniversaire de Guido Rossi, pose le problème de la mise en relation du système de contrôle et des structures de propriété des entreprises italiennes, notamment pour vérifier si les solutions que notre système juridique propose sont cohérentes avec les incitations qui sont déterminées pour les actionnaires et les administrateurs.

De l'évolution de la structure actionnariale des sociétés italiennes cotées au cours des quinze dernières années, il ressort que :

a) la prime de contrôle dans notre système judiciaire est aujourd'hui d'environ 20% et reste parmi les plus élevées au monde (et c'est sans doute un indice significatif de l'insuffisance persistante du système de contrôle)

b) s'est instaurée une structure de contrôle caractérisée par une coalition d'actionnaires qui, avec le contrôle public, représente environ un tiers des sociétés cotées et 50% de la capitalisation boursière.

Pour différentes raisons, il est raisonnable de douter que la structure de contrôle de la coalition et celle centrée sur l'actionnaire public génèrent des incitations adéquates, économiques et/ou de réputation, pour renforcer les contrôles traditionnels des entreprises. Il en ressort des conséquences importantes en termes de politique.

a) En attendant, le problème central est la régulation publique du marché, la réforme et la coordination des autorités indépendantes, tant au niveau national qu'au niveau communautaire.

b) On peut alors se demander si, en termes de réponse réglementaire, il convient de généraliser la solution envisagée dans les Dispositions prudentielles concernant l'organisation et le gouvernement d'entreprise des banques (mars 2008) de la Banque d'Italie, qui identifient la coordination des contrôles au sein du collège des commissaires aux comptes.

c) Enfin, l'autodiscipline cherche aujourd'hui sa légitimité théorique et pratique. Cela l'est d'autant plus maintenant que de nombreuses dispositions auparavant confiées au code d'autodiscipline sont imposées au niveau législatif.


Pièces jointes : Andrea Zoppini - L'entreprise en tant qu'organisation et le système de contrôle (texte intégral).pdf

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