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BCE, volte-face de Lagarde : 750 milliards de bazooka anti-virus

Réunion d'urgence dans la nuit de la BCE, qui prévoit d'acheter des obligations d'Etat et des entreprises jusqu'au 31 décembre - Lagarde : "Pas de limite juste pour sauver l'euro" - Après l'effondrement d'hier à Wall Street, les futures US en baisse de 4 % - Pétrole au plus bas

BCE, volte-face de Lagarde : 750 milliards de bazooka anti-virus

"Les temps extraordinaires exigent des actions extraordinaires : il n'y a pas de limites à la volonté d'utiliser tous les moyens à notre disposition pour protéger l'euro". Alors ce soir Christine Lagarde a annoncé le lancement de Peep, le "plan d'urgence contre la pandémie", approuvé dans la nuit par la BCE : 750 milliards d'euros à dépenser sans contraintes d'aucune sorte, plus que le montant alloué par les Etats-Unis. En bref, vous l'achetez quand vous en avez besoin, dans la quantité dont vous avez besoin. Les achats porteront sur titres émis par le gouvernement et émis par le secteur privé. La banque achètera du papier commercial à court terme émis par des entreprises. La BCE prévient qu'elle entend poursuivre jusqu'au bout ce qui est prévu par le mandat reçu, mais aussi au-delà, puisque, s'il devait y avoir des problèmes, posés par le statut, l'opportunité sera immédiatement évaluée de revoir les règles qui risquent d'entraver l'action pour soutenir les économies.

LES CONTRATS À TERME AUX ÉTATS-UNIS AUJOURD'HUI EN BAISSE DE 4 %. BOEING -26%

Une décision historique, qui renverse la politique incertaine menée jusqu'ici par la Banque centrale, un choix imposé par l'urgence qui s'aggrave globalement et qui a décrété, après onze ans de croissance, le début de la récession. En 24 heures, le nombre de morts en Italie a augmenté de 475 personnes, une augmentation jamais enregistrée même en Chine. Il y a au total 28.710 4.025 infectés, mais les guéris sont aussi en augmentation : ils sont XNUMX XNUMX.

Les marchés ont subi hier la dure loi de l'argent est roi. Les ventes concernaient tous les types d'actifs, y compris les actifs refuges traditionnels, entraînés par le pétrole, qui a plongé à son plus bas niveau en 17 ans. En attendant que le capital de la BCE produise ses effets, les marchés restent donc à la merci de la crise.

Le futur de l'indice S&P500 de Wall Street est en baisse de 4 %. Le Dow Jones a clôturé en baisse de 6,3% hier soir. S&P 500 -5,2 %, Nasdaq -4,75 %.

Avec la baisse d'hier, les marchés américains ont effacé tous les gains de l'ère Trump. Boeing, la pire action, a chuté de 26 %.

Les bourses asiatiques sont en baisse ce matin. Nikkei de Tokyo -1,5 %, Shanghai Composite -2,5 %, Hang Seng de Hong Kong -4 %. Le Kospi de Séoul perd 7,5 % : ce soir, le gouvernement sud-coréen a annoncé la création d'un fonds destiné à stabiliser le marché : le won coréen perd 3,7 %.

Le pétrole Brent rebondit ce matin depuis les plus bas des 19 dernières années atteints hier : ce matin le brut de la mer du Nord s'échange à 25,8 dollars le baril. Hier, West Texas Intermediate a perdu environ 20 % à 21 dollars le baril, et le Brent a perdu 10 % à 27 dollars le baril.

L'or en baisse de 0,9 % à 1.472 XNUMX $.

AUSSI EN EUROPE CASH IS KING, UNE TORPEDO DE VIENNE

Avant le retournement de situation de ce soir, les marchés européens ont connu une journée de haute tension, conditionnée par la soif de liquidité et par l'alarme pour les BTP, encore une fois le maillon faible de la chaîne de l'euro. Hier, les banques européennes se sont procuré le maximum de liquidités en dollars, puisant 112 milliards sur la ligne spéciale de 130 milliards mise à disposition par la Réserve fédérale. L'opération s'est déroulée sous la direction de la Banque centrale européenne : 15,5 milliards sont allés aux banques britanniques et le reste aux banques suisses.

C'était aussi une journée consacrée à corriger les erreurs de communication qui favorisaient les attaques de la spéculation.

Banque d'Italie a envoyé une lettre à qui s'interrogeait hier sur la résilience des banques italiennes face à une attaque spéculative. Via Nazionale a répliqué en soulignant les progrès sur le front du Npl et du patrimoine. Depuis mai 2019, rappelle la Banque d'Italie, les banques italiennes ont vendu, net, 40 milliards d'euros d'obligations d'État.

La torpille la plus insidieuse a été lancée par le gouverneur de la banque centrale autrichienne, Robert Holzmann, disant que "la politique monétaire est à ses limites" : puis il a fait marche arrière. L'élargissement du spread « est ainsi devenu un test de crédibilité pour la Banque centrale européenne ». Et la banque centrale en a profité pour faire amende honorable après la gaffe de Christine Lagarde, qui a déclaré que "ce n'est pas le travail de la BCE de réduire les spreads".

LA CONSOB ET LA BCE PROTÈGENT LA BANQUE D'ITALIE

Piazza Affari, déjà protégée par les achats d'obligations d'État par la BCE et par les interdictions de vente à découvert de la Consob pendant trois mois, a échappé à un nouvel effondrement. L'indice, au terme d'une nouvelle journée marquée par la volatilité, a clôturé sur une baisse de 1,27%, à 15.120 XNUMX points.

Le bilan des autres marchés est beaucoup plus lourd : Francfort -5,47% ; Paris -5,94% ; Madrid -3,14 % ; Londres -3,97 %.

Le spread, qui en fin de matinée a franchi le plafond des 300 points pour la première fois depuis 2018 (maximum à 326), est ensuite revenu à 260, pour un rendement sur le BTP qui remonte à 2,24, après avoir dans la matinée 3% .

La politique monétaire évolue, certains pays changent sur le front de la politique budgétaire. Pour le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, il faut éviter une interprétation trop rigide des règles budgétaires européennes, des pays comme l'Italie devant dépenser des milliards pour soutenir une économie fortement touchée par l'épidémie.

LA VOITURE FERME SES PORTES, FCA -11

L'industrie automobile a chuté. Fiat Chrysler laisse 10,85 % au sol. Après l'arrêt de la production en Europe, c'était hier au tour de l'arrêt, convenu avec les autres producteurs, des usines en Amérique du Nord. Le marché regarde avec une certaine appréhension l'effondrement des prix et se demande s'il pourrait créer des problèmes pour la fusion avec PSA (-3,65%).

La pression commerciale se poursuit également sur Cnh Industrial (-13,13%).

Mais il y a des notes positives : Ferrari +1,07%, Brembo +9,69% (en moins de 4 mois la capitalisation de l'entreprise a quasiment diminué de moitié). Pirelli progresse également (+5,8%).

Chez les industriels, la Stm recule, succédant aux semi-conducteurs américains. Morgan Stanley a réduit le cours cible de 30,5 à 26 euros, confirmant la recommandation de surpondération. Léonard -9,5 %.

MAIS CAMPARI ET TIM DÉCOLLENT LE VOL

Le maillot rose de la grille tarifaire revient à Campari (+10,66 %) : les projets de transfert du siège social aux Pays-Bas ont été mis en péril par les baisses de la Bourse. Une réunion bis a été convoquée pour examiner les conditions du droit de rétractation.

Un souffle plus bas clôt Tim (+9,94%), au deuxième jour de reprise en étapes forcées. Equita Sim a confirmé la recommandation d'achat, avec un objectif de cours passant de 0,64 à 0,5 euro, un niveau qui reste bien au-dessus des cours boursiers actuels de l'action.

Les TLC sont le secteur le plus vivant d'Europe ; l'indice Eurostoxx reprend 1,8%.

Les utilitaires suivent : Snam +5,26% à 3,9 euros, promu par Banca Akros de cumulé à l'achat (objectif à 4,9 euros) à la veille des comptes d'aujourd'hui. Terna +4%, Enel +2,97%.

TOUJOURS SOUS ACCORD INCENDIE, NEXI EN DESSOUS DU PRIX IP

Les banques négatives à la merci du spread. Les banques sont également en baisse, à la merci du spread. Parmi les grands noms détenus par Unicredit (-0,14%), les ventes se concentrent sur Intesa (-2,95%, après avoir subi une baisse de plus de 5%). Mediobanca clôture à -5,8%, Kepler Cheuvreux confirmant la note d'achat, avec un Tp réduit à 9 euros contre 11,6 euros.

Dans l'Azimut mal géré (-3,9%). Fineco +1,81%, à 7,52 euros, après que Kepler Cheuvreux a relevé la recommandation d'action de hold à buy, l'objectif de cours passant de 10,8 à 9,7 euros.

Nexi (-8,4% à 8,8 euros) a glissé sous le cours du récent placement.

Sous l'objectif des analystes de Technogym (-1,17% à 5,93 euros), après les comptes 2019. Kepler Cheuvreux a abaissé l'objectif de cours du titre de 9,4 à 5,8 euros, confirmant la recommandation de maintien. Essais de rebond dans le luxe. Moncler +1,85%, Tod's se redresse (+12,9%).

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