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Banque d'Italie et double responsabilité de l'Italie

Pour avancer après la pandémie et après vingt ans de saison ou de récession, l'Italie - prévient le gouverneur Visco - doit être en mesure d'utiliser au mieux les ressources de la reprise et de démontrer à toute l'Europe que la confiance placée dans notre pays a pas été un pari - C'est pourquoi les réformes que l'UE nous demande sont décisives et nous conviennent avant tout

Banque d'Italie et double responsabilité de l'Italie

La pandémie de Covid-19 a semé la mort et la destruction dans presque tous les pays du monde, presque comme une guerre. Maintenant, cependant, après la réaction exceptionnellement rapide d'abord de la science et de la médecine, mais aussi des politiques économiques et sociales des organisations internationales et des gouvernements individuels, il y a des signes encourageants qu'une nouvelle ère pourrait commencer. C'est le sens profond de Rapport annuel lu par le Gouverneur de la Banque d'Italie Ignazio Visco à Via Nazionale devant un public restreint en raison des restrictions liées à l'urgence sanitaire. 
 

Considérations finales différentes de l'habituel tant pour le ton que pour le contenu. Nous sortons d'une terrible épreuve. Des millions de morts et une baisse des revenus comme on n'en avait jamais enregistré en temps de paix. Surtout, il existe des preuves claires que la pandémie a changé l'approche des dirigeants et des citoyens à la résolution de problèmes. Le monde apparaît comme un immense chantier de construction où de nouveaux outils et règles sont construits pour faire face aux urgences. En premier lieu, il apparaît clairement que le monde entier est fortement interconnecté et qu'il n'y aura donc pas de dépassement de la crise tant que ce ne sera pas le cas pour tout le monde. Il faudra donc coopération multilatérale forte sur de nombreux sujets allant de la finance, à l'écologie, à la réduction des injustices, à la création de nouvelles opportunités de croissance. Et Visco indique certaines des propositions qui ont été avancées au sein du G20, présidé à ce stade par l'Italie. 

Dans ce cadre de mise à l'écart de l'expérience trumpienne du home footing et des relations bilatérales entre pays, L'Europe a un rôle important à jouer. Cette fois, la réaction à la crise a été très différente de celle d'il y a dix ans. Des décisions fondamentales sont venues de Bruxelles qui reconnaissent la nécessité de une approche commune pour résoudre des problèmes communs. Ainsi est né le UE de nouvelle génération et ainsi la BCE a pu lancer en temps opportun des mesures visant à soutenir les prêts aux entreprises et à financer l'augmentation des déficits publics sans provoquer de chocs sur le marché des capitaux. 

Mais maintenant il faut avoir le courage de poursuivre cette expérience en lançant une vraie structure capable de gérer une politique économique commune, parvenir au plus tôt à une union politique plus solide. Après tout, on a vu que les citoyens demandent maintenant à l'Europe des choses qui jusqu'à présent étaient exclues des traités parce qu'elles étaient jalousement préservées au sein des États individuels. Pensez aux soins de santé et à l'immigration. Mais dans la nouvelle situation internationale, un seul devient fondamental politique étrangère et de défense commune

Dans ce contexte, l'Italie porte une double responsabilité : faire bon usage des fonds mis à disposition par Bruxelles à la fois pour sortir de plus de vingt ans de quasi-stagnation et retrouver des taux de croissance similaires à ceux des autres, et pour démontrer aux autres pays européens que l'effort financier commun a été commode non seulement pour nous, mais aussi pour toute l'Europe qui ne court plus le risque d'avoir à faire face à une crise dans un grand pays comme le nôtre. 

Notre gouvernement n'est pas nommé dans tout le rapport, mais il est clair le plein soutien de la Banque d'Italie pour Draghi et à son ministre de l'économie Daniele Franco, jusqu'à il y a deux mois directeur général en plein via Nazionale. Visco démontre que les réformes demandées par Bruxelles nous profitent en premier lieu. Pour donner des perspectives aux jeunes, une prime à l'âge de 18 ans n'est certes pas suffisante, mais il faut offrir des opportunités de formation et un marché du travail capable de supporter des périodes de chômage et de relocaliser vers des secteurs à plus fort potentiel de croissance. Visco indique clairement que le montant d'argent que nous pourrons dépenser dans les années à venir jouera un rôle important, mais que les réformes seront décisives (de l'AP et de la Justice, du bien-être et du travail). Ce qui comptera sera la qualité des interventions plutôt que la quantité. 

Mais pour récolter le plein succès, il faudra un effort collectif des individus, des familles et des entreprises. Tout le monde devra participer activement aux changements. On ne peut pas penser que l'avenir puisse reposer sur des subventions publiques. L'État a certainement acquis un rôle plus important dans la lutte contre la crise sanitaire et ses conséquences économiques. Mais attention - dit Visco - l'action de l'Etat doit être plus efficace, pas plus étendue. La gestion directe par le public d'entreprises qui doivent opérer sur le marché comporte des risques. En gros il faut comprendre que État et marché sont complémentaires, que de bonnes règles et de bons services sont au service des entreprises et de leur développement. Mais attention, trop demander au secteur public, c'est aussi être prêt à accepter une fiscalité plus élevée. 

L'Italie a la possibilité de surmonter l'anémie de croissance qui nous tourmente depuis plus de vingt ans. Elle doit mettre en œuvre le plan préparé par le gouvernement en surmontant les tendances nationalistes dangereuses et participer activement à rendre de plus en plus concrets les signes de coopération qui se manifestent au niveau mondial et, surtout, au niveau européen. Si l'Italie est capable de mettre en œuvre le PNRR envoyé à Bruxelles, elle pourra d'ici quelques années changer le rythme de votre économie et en même temps elle pourra donner une impulsion décisive à l'achèvement de la construction européenne. 

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