Partagez

Auto : plus de demande, crise des puces et prix en hausse de 3 à 6 %

Les immatriculations progressent de 25,2 % à près de 5,4 millions de voitures, alors que l'on observe un fort rebond des matériels et équipements comme facteur limitant la production : le désalignement entre l'offre et la demande conduit à une hausse des prix d'au moins 4 % en Allemagne, entre +2,4 % et +5,8% en Espagne et en Italie, entre +0,8% et +5,0% en France.

Auto : plus de demande, crise des puces et prix en hausse de 3 à 6 %

Une pénurie de matériaux, en particulier dans les semi-conducteurs, crée une inadéquation entre l'offre et la demande dans le secteur automobile européen qui pourrait durer jusqu'au premier semestre 2022. Selon Euler Hermes, qui crée une opportunité unique pour les constructeurs automobiles d'augmenter leurs prix de 3 à 6 % après près de 20 ans. Au cours des six premiers mois de cette année, la demande de véhicules neufs en Europe a bénéficié des réouvertures progressives : les immatriculations de voitures neuves ont augmenté de 25,2 % pour atteindre près de 5,4 millions de voitures (+1.354 2020 millions d'unités) par rapport au premier semestre 14,9, avec des gains significatifs à deux chiffres dans la plupart des pays, notamment sur les quatre premiers marchés (+28,9 % en Allemagne, +51,4 % en France, +34,4 % en Italie) et +XNUMX% en Espagne). Cette amélioration n'est pas encore suffisante pour récupérer les volumes d'avant la crise, mais elle a suffi à améliorer le climat des affaires dans le secteur, comme en témoigne la Enquêtes auprès des entreprises d'Eurostat sur les facteurs limitant la production. Dans le même temps, cette même enquête indique également un fort rebond des matériaux/équipements comme facteur clé limitant la production. Cela est dû à la pénurie de semi-conducteurs, due à l'adoption généralisée par les constructeurs automobiles de processus de fabrication juste à temps dédiés à minimiser le stockage de tous les types d'intrants.

Aussi bien en avril qu'en mai, au niveau de l'UE-27, l'indice du volume de production pour l'ensemble du secteur automobile est tombé à ses plus bas niveaux mensuels depuis le début des années 2010, respectivement -3,4 % et -7,8 %, la plupart des pays autoproducteurs contribuant à la baisse, y compris les grands. Dans ce contexte, le niveau de production atteint en mai reste bien en deçà du niveau d'avant-crise pour l'UE (-23% par rapport à la moyenne 2019), avec un fort retour en arrière des constructeurs établis (-33% France, -30% Allemagne, -25% Espagne et -10% Italie) par rapport à d'autres constructeurs automobiles comme la République Tchèque (-6%), la Suède (-6%) et la Hongrie (-5%).

Des pénuries durables maintiendront une inadéquation entre l'offre et la demande en Europe jusqu'au premier semestre 2022, car les fondamentaux de la demande intérieure restent davantage orientés vers le court ou le moyen terme. Cela tient à plusieurs raisons : certaines sont directement liées à la réouverture, comme le regain de confiance des consommateurs et l'augmentation significative de l'épargne accumulée par les ménages. D'autres sont des facteurs spécifiques favorisant l'achat et/ou le renouvellement de véhicules, allant du désir des familles d'être moins exposées aux subventions pour favoriser le passage à la voiture électrique, à l'intensification des restrictions à l'utilisation des voitures traditionnelles alimentées par la combustion internationale et, plus tard en 2022, la nécessité pour les sociétés de location de voitures de moderniser leurs flottes. En même temps, les analystes ne s'attendent pas à ce que les exportations atténuent l'inadéquation entre l'offre et la demande, alors que le marché américain connaît une dynamique plus forte (avec des ventes de véhicules déjà proches des niveaux du premier semestre 2019), impactant les constructeurs automobiles exportant vers les États-Unis, en particulier les marques allemandes.

Dans ce contexte, les prix des voitures devraient augmenter d'au moins +4% en Allemagne, avec un potentiel supérieur à +10%. L'Espagne et l'Italie pourraient connaître des hausses comprises entre +2,4 % et +5,8 %, tandis que la France pourrait connaître une hausse comprise entre +0,8 % et +5,0 %. Contrairement au passé, le secteur automobile est désormais confronté à une situation d'approvisionnement unique: un niveau de commandes très élevé, un taux d'utilisation des capacités très élevé, reflétant les ajustements opérés par le secteur pendant la pandémie, et un niveau de stocks très bas, le tout à un moment où les entreprises font face à une flambée des prix des matières premières (caoutchouc, cuivre , acier) et des tarifs plus élevés.

L'augmentation potentielle des prix des véhicules peut différer légèrement d'un pays à l'autre. En Allemagne, qui représente près de la moitié du secteur automobile (44 % de la production et 38 % des immatriculations), les analystes s'attendent à une hausse des prix des voitures d'au moins +4 %, mais avec le potentiel de dépasser +10 %. L'Espagne et l'Italie, qui représentent chacune 7 % de la production du secteur automobile, devraient augmenter les prix des voitures entre +2,4 % et +5,8 %. La France, dont les prix sont historiquement plus stables, devrait voir le prix de sa voiture augmenter entre +0,8% et +5,0%.

Passez en revue