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Scandales, réformes et ministres en crise : l'été difficile de Macron

La popularité du président français est tombée au minimum selon les sondages : il est aimé par 31% des Français, dix points de pourcentage de moins qu'il y a un an et demi, même Hollande faisait mieux - Polémique sur l'affaire Benalla et la démission de deux ministres d'ici quelques jours - Et voilà qu'un mois de septembre torride l'attend, entre Europe et réforme des retraites.

Scandales, réformes et ministres en crise : l'été difficile de Macron

Dix points de consensus perdus depuis qu'il est président et une popularité encore plus faible que celle de son prédécesseur François Hollande au même moment au pouvoir : c'est la loué plus difficile pour Emmanuel Macron, qui ne profite pas de l'effet de la victoire de la France à la Coupe du monde (qui a plutôt valu à Chirac en 1998 un pic de 67%) et atteint le point le plus bas du consensus depuis mai 2017, lorsqu'il a été élu au Elysée avec 66% des voix au scrutin avec Marine Le Pen. Au-delà du retentissant résultat de ce second tour qui l'a consacré président à seulement 39 ans, La popularité de Macron, mesurée par les sondeurs, n'avait jamais dépassé 41% : aujourd'hui, elle est pourtant de 31%, c'est-à-dire que même pas un Français sur trois n'est satisfait de sa conduite.

L'été, en dehors de la Coupe du monde, a eu un effet négatif sur l'image du leader d'En Marche : malgré la pause des vacances et une économie qui montre somme toute des signes de continuité dans la reprise, le scandale Benalla a pesé sur Macron, le garde du corps personnel pris à la télévision en train de battre des manifestants lors de quelques marches, puis retiré, et l'adieu de deux ministres, probablement le symptôme d'un mécontentement grandissant au sein du gouvernement. En effet, la cote de popularité du Premier ministre Edouard Philippe est également tombée à 40% et ce n'est pas un hasard si en une semaine Nicolas Hulot, ministre de l'Ecologie et figure très populaire en France, et l'ancienne championne d'escrime et ministre des Sports Laura Flessel . Pas deux dicastères clés, mais tous deux étaient les deux ministres de la soi-disant société civile, des personnalités très aimées au-delà des Alpes qui ont pourtant tourné le dos au jeune président. La même chose a été faite aujourd'hui par le porte-parole Bruno Roger-Petit.

Et maintenant, cela ne suffisait pas, les sujets les plus brûlants sont de retour sur la table. Septembre est historiquement un mois délicat et Macron le sait bien, étant donné que l'année dernière, ces jours-ci, la Loi Travail a été discutée puis votée, la loi sur l'emploi à la française qui a déclenché une vague de grèves dans toute la France. Cette fois les dossiers sont multiples. Cela commence par la loi de finances, avec Paris qui a toujours le problème de ramener le déficit à 2,3% du PIB. Ensuite, le clash sur l'Europe redeviendra rude, avec le président français qui, tout juste sorti d'une dure bataille avec l'Italie au début de l'été sur la question des migrants, a endossé le rôle de chef de file de l'antipopulisme : non facile, étant donné qu'un peu partout les populistes tiennent ou poussent, tandis que des personnalités comme Macron, équilibrées mais peu exposées politiquement, ne convainquent apparemment pas.

Les Championnats d'Europe 2019 seront décisifs en ce sens, mais d'abord le locataire de l'Elysée devra résoudre quelques problèmes à domicile : la réforme la plus attendue est celle des retraites, annoncée pendant la campagne électorale il y a un an et demi et toujours en attente. Macron ne veut pas toucher à l'âge de départ à la retraite (qui en France est généralement de 62 ans pour la plupart des catégories) mais instaurer un système de bonus, dont les modalités ne sont cependant pas encore claires. Pour cette raison, un haut-commissaire à la réforme des retraites a été nommé, qui devra remettre le projet de loi d'ici quelques semaines ou quelques mois au plus tard. La promesse était de commencer la réforme à partir de 2019.

Sur la table se trouve également le plan pauvreté: promis il y a un an et pas encore réalisé, c'est plus que jamais le moment de le faire. Il s'agira d'un paquet qui portera sur le travail, l'aide sociale, la santé, le logement, la formation, y compris divers types de subventions et de primes. L'allocation chômage est également à discuter, autre grande promesse de la campagne électorale, et un nouveau système de bonus malus pour pénaliser les entreprises qui abusent des contrats à durée déterminée. Autant de choses, dont certaines traînent en longueur depuis des mois, et auxquelles Macron est désormais contraint d'affronter rapidement et avec brio, pour ne pas devenir le président le moins aimé des Français.

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