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Motos, voitures, système de mode et appareils électroménagers : voilà qui grandit selon Prometeia-Intesa

PROMETEIA - COMPRENDRE L'ANALYSE DES SECTEURS INDUSTRIELS - L'aide (inattendue) à l'industrie italienne vient de l'euro, du pétrole et de la BCE - Les moteurs tournent, grâce surtout aux exportations - La reprise de la consommation devrait raviver la confiance des entreprises, réactiver les investissements.

Motos, voitures, système de mode et appareils électroménagers : voilà qui grandit selon Prometeia-Intesa

La fabrication italienne clôture 2014 avec des niveaux de chiffre d'affaires inchangés par rapport à 2013

Le chiffre d'affaires de l'industrie manufacturière italienne aurait dû clôturer 2014 avec une stabilité substantielle, à des niveaux inférieurs à ceux de 70 d'environ 2011 milliards et de 185 par rapport au pic de 2007. Le chiffre moyen de l'industrie manufacturière cache des résultats hétérogènes entre les secteurs, avec la forte expansion, entre 3% et 4% en termes nominaux, du système de la mode et de l'électroménager et le rebond marqué, supérieur à 10%, des automobiles et motos (dans tous ces secteurs la contribution des ventes à l'étranger a été déterminante). En revanche, des résultats très négatifs, entre -2% et -4%, sont estimés pour les producteurs de biens intermédiaires (notamment chimie et produits de construction) et pour l'agroalimentaire, secteurs où le succès sur les marchés extérieurs n'a pas suffi à compenser la faiblesse de la demande intérieure.

Pour 2015, des attentes de reprise soutenues par les exportations

Les mois à venir seront marqués par les effets du nouveau scénario international, caractérisé par la dépréciation brutale de l'euro face au dollar, la consolidation de la reprise américaine, le début du Quantitative Easing par la BCE, des risques accrus dans les pays émergents et la effondrement des prix du pétrole. Les effets de ces facteurs seront, dans l'ensemble, positifs. Malgré les difficultés de certains marchés (principalement producteurs de pétrole), l'industrie italienne pourra bénéficier d'un nouvel élan sur les marchés internationaux, capable de renforcer les excellents résultats compétitifs déjà obtenus en 2014.

Non seulement grâce à la faiblesse de l'euro

La compétitivité italienne s'est également affirmée durant les mois de forte appréciation de la monnaie européenne. Toujours sur la période janvier-août 2014, contre une valeur moyenne du taux de change dollar/euro de 1.36, la croissance des exportations italiennes de produits manufacturés (+1.8%) a été parmi les plus soutenues au monde, bien au-dessus de la moyenne chiffre du commerce international (-1%). Les performances à l'étranger se sont ensuite améliorées après les mois d'été : les exportations des 10 premiers mois ont enregistré une croissance de 2.4 % à prix courants, généralisée à tous les secteurs (à l'exception de l'Électronique et de la Métallurgie), avec l'Automobile et les motos, la Pharmacie et le système Mode avec une croissance de plus de 4 %, suivi avec environ un point de moins par FMCG, Mechanics and Appliances. Ces résultats pourraient montrer une nouvelle amélioration dans les mois à venir grâce à la dévaluation de la monnaie européenne, même s'il faut souligner que moins de 30% des exportations italiennes vont vers des pays dont les devises se sont appréciées face à l'euro (en plus de la États-Unis, la plupart des économies émergentes d'Asie et du Moyen-Orient). Ces pays détiennent également 35 % des parts de marché sur les marchés pertinents pour les entreprises italiennes. Compte tenu du poids des pays dont les devises s'apprécient à la fois comme débouchés et comme concurrents, les secteurs qui devraient le plus profiter de la baisse de l'euro sont la mode et la mécanique, en plus de l'ameublement, de l'électroménager et de l'électronique.

Perspectives d'avenir : les signaux positifs sur le marché intérieur se renforcent

La fin d'année confirme la probable amélioration de la situation intérieure pour 2015, susceptible de renforcer la reprise de l'industrie italienne. La donnée la plus réconfortante est celle relative à la consommation intérieure qui, entre une faible pression inflationniste, une forte baisse des prix des carburants, l'afflux de touristes étrangers pour l'Expo 2015 et des mesures fiscales expansionnistes pourrait retrouver le chemin de la croissance. Les nouvelles et meilleures perspectives de consommation des ménages devraient également alimenter la confiance des entreprises, relançant un cycle d'investissement qui bénéficiera non seulement de la poursuite de l'expansion des exportations, mais aussi du renouvellement et de la simplification des incitations et du processus de normalisation du crédit bancaire.

Les comptes des entreprises entre déflation et reprise de la demande

L'euro et le prix du pétrole influenceront non seulement les perspectives de la demande, mais auront également un impact significatif sur les comptes des entreprises italiennes. Bien que des tensions particulières sur les coûts de fonctionnement des entreprises ne se soient pas déjà manifestées ces deux dernières années, on estime qu'avec un pétrole à 50 $ en moyenne en 2015 (et un taux de change dollar/euro de 1.10) les coûts de fonctionnement des entreprises manufacturières italiennes pourraient montrent une baisse de l'ordre de 2% (une économie de plus de 16 milliards d'euros). Dans cette simulation, les utilisateurs de dérivés pétroliers (chimie) et les secteurs les plus énergivores (métallurgie et produits de construction) auraient le plus d'avantages, mais avec des bénéfices qui se répercuteront en aval sur toutes les chaînes de production (Figure 6). Si les tensions déflationnistes étaient définitivement levées par le QE de la BCE, dans les mois à venir, le mélange de reprise de la demande, de baisse des coûts et de compétitivité à partir d'un euro faible pourrait soutenir le rétablissement de niveaux satisfaisants de marges et de volumes de production pour les entreprises italiennes, contribuant à la début de la reprise financière dont l'industrie manufacturière a besoin après la longue crise.

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