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Internationalisation des entreprises italiennes en 2014 : plus de 8 milliards pour faire des achats à l'étranger

NOUS NE SOMMES PAS SEULEMENT DES PROIES - Lorsqu'un investisseur étranger vient en Italie pour acheter des entreprises, une vague de protestations anti-historique survient souvent (Indesit et Alitalia mais pas seulement) - En réalité, l'internationalisation a un canal aller et un canal retour - En 2014 italien les entreprises ont fait des courses à l'étranger pour plus de 8 milliards : les coups de Gtech et de Fiat.

Internationalisation des entreprises italiennes en 2014 : plus de 8 milliards pour faire des achats à l'étranger

A force d'aboyer à la lune il arrive que vous finissiez par ne plus la voir car votre attention est entièrement concentrée sur le doigt qui se lève menaçant pour la pointer et fulminer sans vous rendre compte que de cette façon la lune disparaît de vos yeux. C'est ce qui se passe avec l'internationalisation des entreprises italiennes. Il faut reconnaître qu'en temps de crise mondiale, la contestation nationaliste et protectionniste anti-historique qui accompagne à chaque fois l'arrivée d'investisseurs étrangers et le rachat de toute entreprise italienne, même non stratégique, a récemment perdu quelques cordes de son arc. Mais qui ne se souvient de l'indignation qui s'est élevée contre la vente d'Indesit aux Américains il y a quelques semaines seulement ? 

Après les refus répétés des Français sur Alitalia (mais tôt ou tard il faudra dénoncer au public en ridicule tous les champions coupables de l'absurde caractère italien de notre grande compagnie aérienne) pour l'arrivée des Arabes d'Etihad la chasse aux l'étranger est plutôt une source vide. Pour une raison très simple, même si elle n'est pas encore claire pour tous les syndicalistes du transport aérien (mais la démolition ne compte-t-elle jamais pour eux ?) : sans les investissements des Arabes, Alitalia peut faire et dire ce qu'elle veut mais elle échoue forcément car il est déjà au bord de la faillite.

Il n'est pas surprenant que ceux qui vivent l'internationalisation avec le cauchemar du siège éternel ne voient pas la réalité qui défile sous leurs yeux, mais les faits sont les faits et les chiffres parlent d'eux-mêmes. Les bijoux italiens sont convoités par de nombreux investisseurs étrangers mais ce n'est pas que les Italiens jouent toujours la défense. Ce sont aussi souvent d'excellents chasseurs. "Milano Finanza" a fait quelques calculs samedi et le résultat est facile à dire : au cours des six premiers mois de 2014, les entreprises italiennes ont fait des acquisitions à l'étranger pour un total de 3,5 milliards. Mais la percée des Italiens outre-frontière est arrivée ces derniers jours avec la maxi-acquisition de Gtech à Las Vegas où la société des Dragos et des Borolis a annoncé le rachat d'International Game Technologies pour la belle somme de 4,7 milliards. 

Plus que les autres entreprises italiennes avaient dépensé en achats à l'étranger au cours de la première partie de l'année, ce qui fait de Gtech le leader mondial des jeux. Par conséquent, au total, depuis le début de 2014, les acquisitions d'entreprises italiennes à l'étranger s'élèvent à plus de 8 milliards. Dans cette somme il y a le coup de Gtech, comme on l'a dit, mais il y a aussi la mère de toutes les acquisitions à l'étranger et c'est l'achat complet de Chrysler par Fiat de Sergio Marchionne qui, après l'avoir fixé l'année dernière, il a finalisé et complété l'opération début 2014 en rachetant 41% du constructeur automobile de Détroit au fonds Veba pour 2,7 milliards. 

Parmi les acquisitions italiennes à l'étranger en 2014, il y a surtout le signe du dynamisme des entreprises de taille moyenne du soi-disant quatrième capitalisme, qui ont compris depuis longtemps que l'internationalisation, l'innovation et la qualité sont les piliers du nouveau paradigme concurrentiel, qui trouve ses porte-drapeaux dans des entreprises telles que Brembo, Prysmian, Amplifon, Interpump, Engineering, Datalogic, Campari et bien d'autres expressions du vrai Made in Italy.

D'un point de vue financier, également dans cette partie de 2014, la finalisation de l'achat des 4 % restants de Generali Deutschland par Leone de Mario Greco pour une valeur de 228 millions d'euros, la troisième plus importante acquisition étrangère de l'année après celles de Gtech, à noter et de Fiat. Enfin, il y a les défis de l'avenir immédiat, de ceux encore réservés à ceux qui dominent déjà la scène financière comme la contre-OPA lancée par le fonds de capital-investissement d'Andrea Bonomi sur le Club Med mythique mais quelque peu délabré qui déchaîne la résurgence des nationalistes du management transalpin dirigé par Henry Giscard et qui promet des étincelles. 

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