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ÉLECTIONS ET MARCHÉS - Le vote de dimanche en Grèce n'est que le premier test à haut risque pour les Bourses

La variable électorale est destinée à influencer fortement les marchés financiers au cours de 2015 – Le premier test est dimanche en Grèce mais non moins important seront les élections britanniques du 7 mai où l'enjeu est de savoir si le Royaume-Uni reste ou non en Europe et à l'automne élections en Espagne, où Podemos est en tête des sondages.

ÉLECTIONS ET MARCHÉS - Le vote de dimanche en Grèce n'est que le premier test à haut risque pour les Bourses

Ce sera une année palpitante pour les bourses les plus importantes de l'Union européenne et de la zone euro. La raison a été pointée sans équivoque par le Financial Times du 2 janvier, qui s'est inspiré du risque d'une avancée des partis populistes en Europe, à l'occasion d'une série de huit élections prévues en 2015 (Danemark, Estonie, Finlande, Grèce, Pologne, Portugal, Espagne et Grande-Bretagne). Ce sera une année au cours de laquelle la politique, entendue comme recours aux votes des citoyens, fera sentir ses conséquences sur les marchés et sur l'euro de manière significative. Beaucoup font le pari que l'on assistera à des montagnes russes sur les Bourses européennes, et certains vont même jusqu'à émettre l'hypothèse d'un retour de la spéculation des hedge funds américains même sur la stabilité de l'euro. Les trois élections les plus importantes sur les huit à l'affiche en 2015 sont les élections grecques, britanniques et espagnoles, alors que l'Allemagne d'Angela Merkel a annoncé un budget équilibré un an plus tôt, donnant un nouveau signe de stabilité à contre-courant.

GRECE, CE N'EST QU'UN DEBUT

On commencera par la Grèce le 25 janvier où l'avancée de la gauche radicale de Syriza, dotée de 3 points d'avance dans les sondages, pourrait ouvrir la voie à un bras de fer entre les créanciers internationaux (la troïka) et le nouvel exécutif grec sur l'histoire de la restructuration de la dette et de l'assouplissement des politiques d'austérité. Il est possible que Syriza remporte les élections mais sans obtenir la majorité absolue et soit donc contraint de s'ouvrir aux partis pro-européens pour former une coalition. Un scénario évolutif qui signale en tout cas des temps incertains pour toute l'année 2015 sous le Parthénon, précisément l'année où le pays devrait sortir du plan d'aide de l'UE (le plan du FMI s'achèvera au deuxième trimestre 2016).

LA GRANDE-BRETAGNE PENSE ENCORE

Le vote britannique du 7 mai sous Big Ben à Londres, la patrie de toutes les démocraties modernes, est l'un des plus importants depuis l'époque de Winston Churchill and Co. L'enjeu, selon les analystes, est même la permanence du Royaume en Europe. Union et donc de la City, la plus grande place financière du Vieux Continent. Parlons du Brexit, la sortie de la Grande-Bretagne de Bruxelles. Et ce n'est pas la peine de rappeler que le général de Gaulle avait toujours dit qu'il aurait mieux valu laisser les Britanniques devant la porte de l'Union européenne.

Les sondages montrent que les travaillistes d'Ed Miliband devancent les conservateurs du Premier ministre David Cameron. Mais la question la plus surprenante est que le troisième prétendant au jeu n'est plus le vieux et endormi Parti libéral démocrate mais l'UKIP de Nigel Farage, qui fait de la sortie de l'UE sa proposition programmatique. Une hypothèse si évidente au point que Cameron a promis en cas de victoire au vote d'organiser un référendum en 2017 sur la permanence de Londres dans l'Union européenne à l'issue très incertaine.

L'ESPAGNE DE PABLO IGLESIAS

Cela ressemble au nom d'un nouveau chanteur de musique pop, mais la chanson que Pablo Iglesias, leader de Podemos, chante a trouvé de nombreux Espagnols prêts à l'écouter. Une musique persuasive qui parle de la fin de l'austérité et du renvoi à la maison du Premier ministre sortant, Mariano Rajoy, un chrétien-démocrate qui a relancé l'économie avec une médecine amère faite de larmes et de sang. Le scrutin espagnol est dans l'ordre chronologique le troisième vote européen le plus important de 2015 – il se tiendra entre octobre et novembre – et dans ce cas aussi les bourses seront aux aguets et les épargnants inquiets pour leurs investissements. Jusqu'à il y a quelques mois, la confirmation de Rajoiy semblait évidente mais maintenant tout est remis en question après la publication des derniers sondages qui donnent même la première place à Podemos.

La situation ne s'est donc pas stabilisée à Madrid. L'Espagne sort vite et bien de la crise, elle a recommencé à croître, le chômage baisse mais si le vote devait récompenser un parti sans expérience gouvernementale, ce serait aussi des "montagnes russes" à Madrid.

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