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Delacroix au Louvre : exposer des tigres, des bouquets de fleurs et des chevaux

L'exposition Delacroix et la nature (16 mars – 27 juin 2022) invite le visiteur dans le dernier appartement et atelier du peintre à découvrir ses liens avec la nature

Delacroix au Louvre : exposer des tigres, des bouquets de fleurs et des chevaux

Dans le cadre intimiste du musée et son jardin enchanteur, les visiteurs peuvent ainsi se réfugier dans un havre de paix en pleine nature au cœur de Paris, participer à des ateliers créatifs et découvrir l'histoire du jardin avec un nouveau podcast. Delacroix aimait la nature. Il se plonge dans la contemplation de la mer et des paysages et fait de nombreux voyages à la campagne, séjournant chez lui à Champrosay ou chez son ami George Sand dans le Berry. Tout au long de sa carrière, elle a décrit avec amour la beauté de la nature dans son journal et ses lettres. Il dessine avec le sculpteur Antoine-Louis Barye à la ménagerie du Jardin des Plantes. Les animaux restent pour lui une source inépuisable d'intérêt. Mais au-delà de la curiosité, du plaisir et de la détente qui découlent de son observation, la nature est avant tout un objet d'étude pour Eugène Delacroix. La forme d'une feuille, les couleurs d'une fleur, la texture d'une fourrure, la courbure d'une colonne vertébrale animale… Delacroix se délecte des nombreux détails qui s'offrent à lui et en fait avec avidité le centre d'innombrables études. Présentés dans l'exposition Delacroix et la Nature, de rares paysages peints par Delacroix, ainsi qu'une série d'esquisses et de dessins du peintre, forment une collection d'herbes personnelles, de bestiaires et de fiches d'études que Delacroix ne montrera jamais au public de son vivant. Apportant un regard neuf sur ce que la nature a à offrir, l'exposition invite les visiteurs à suivre les traces de Delacroix et à voir la nature d'un œil d'artiste.

La mer vue des hauteurs de Dieppe © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Philippe Fuzeau

L'artiste puise dans ses observations de la faune et de la flore pour composer et créer ses plus belles œuvres. Les paysages forment ainsi le décor de nombreuses scènes bucoliques, tandis que les animaux qu'il dessine prennent vie dans ses chefs-d'œuvre. Delacroix n'a pas hésité à créer des animaux imaginaires ou des déformations expressives de leurs anatomies. De même, il crée un décor botanique pour Orphée vient civiliser les Grecs encore sauvages et leur enseigner les arts de la paix.

L'étang © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda

Eugène Delacroix (Français, 1798-1863), connu comme le principal peintre romantique de son époque, aimait les chats. Ses nombreux carnets montrent des croquis préparatoires de lions, de tigres et de plusieurs charmants chats domestiques. Les grands félins, pour la plupart, sont devenus de grands tableaux. À 52 x 76,6 pouces (130 x 195 cm), Jeune tigre jouant avec sa mère, 1830, (image de couverture) est étonnamment grand pour une peinture animalière de son temps, une taille normalement consacrée à une peinture d'histoire. Son œuvre la plus célèbre, La Liberté guidant le peuple, date de la même année. Lorsque Young Tiger est présenté au Salon de Paris en 1831, les critiques peuvent difficilement le surpasser. Pourquoi Delacroix s'est-il senti si motivé pour peindre une telle scène ?

Un critique a noté la peinture du jeune tigre : «Cet artiste décalé n'a jamais peint un homme qui ressemble à un homme comme son tigre ressemble à un tigre“. Delacroix a étendu sa dévotion aux grands félins aux lions. Il peint ces œuvres vers la fin de sa vie, se lançant dans l'expression des lions avec une vivacité juvénile. Peindre des félins a donné à l'artiste un calme intérieur et un sentiment de force intérieure.

Photo de couverture : Etude de deux tigres, ou Jeune tigre jouant avec sa mère © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux

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