Le premier est parti. Avec peu d'animations et un peu trop de risques mais en revanche, lorsqu'il s'agit des quarts de finale de la Ligue des champions, ce qui compte vraiment, c'est le résultat. La Juventus a gagné et, qui plus est, sans encaisser de but, c'est pourquoi, somme toute, il n'y a vraiment pas besoin d'être pointilleux. Et puis Monaco s'est révélé être une vraie équipe, capable de jouer de front, bien qu'à sa manière, contre un adversaire techniquement supérieur. Bref, le 1-0 au Stadium ne restera pas dans l'histoire mais qui sait s'il peut y contribuer.
« Le résultat est bon, ne pas avoir encaissé de but à domicile nous donne un petit avantage en vue du match retour – analyse Allegri. - Monaco s'est montré organisé aussi bien en défense qu'en attaque, ils ont de la technique et du physique et peuvent toujours créer des problèmes. Nous le savions avant et nous le savons encore mieux maintenant que nous les avons rencontrés. Il faut être patient face à eux sinon tu vas t'exposer comme étant arrivé dans le premier quart d'heure ».
En effet, le début était frissonnant. La Juventus, alignée comme prévu avec un 4-3-1-2 et Pirlo en régie, a souffert de la classique "angoisse de performance", comme cela arrivait souvent, à vrai dire, en Europe. Et donc le Monaco de Jardim, aligné avec un 4-2-3-1 caméléon (dans la phase sans possession il est devenu 4-4-1-1), risquait même de prendre l'avantage. Très bon Buffon pour dire non à Ferreira Carrasco (10e), sauvant un match qui aurait pu mal tourner.
Après la frayeur, la Dame a commencé à jouer. Pas avec l'aisance typique du championnat mais en grandissant quand même. Deux très bonnes occasions en première mi-temps, toutes les deux mal gâchées : d'abord Tevez (26', tir lent à quelques mètres de Subasic), puis Vidal (45', corner du pied droit d'une très bonne position). On est allé aux vestiaires avec le sentiment que le pire était passé et que le but pouvait arriver à tout moment. Et justement, en ce début de seconde mi-temps, voici l'épisode décisif. Splendide lancer de Pirlo pour décoincer Morata et faute manifeste de Carvalho : l'arbitre n'a pas hésité à pointer l'endroit.
Double erreur, images "en main" : le contact a eu lieu en dehors de la surface et en tout cas il devait être sanctionné d'un carton rouge, pas d'un carton jaune. En tout cas, Vidal n'hésite pas et déplace Subasic d'un missile sous la croix (57e). Le but a rendu le match encore plus titillant qu'avant, car le point fort de Monaco n'est certainement pas l'attaque (seule une tête de Berbatov juste à côté des points à signaler) et la Juve, tout compte fait, aurait pu suffire même comme ça.
Mercredi prochain, les Français devront se dévoiler et les Bianconeri pourront bénéficier d'un peu plus d'espace. Le discours de qualification n'est pas fermé, à Dieu ne plaise, mais il est certainement en descente. Et le rêve de la Ligue des champions prend de plus en plus forme.
