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Carrefour et la "crise" de la grande distribution : à la recherche de nouveaux modèles

Le groupe français vient de changer de top management (George Plassat remplace Lars Olofsson), confirmant les difficultés du marché depuis quelques années maintenant - L'expérience Planet a échoué - La grande distribution en crise ? Pas toujours : Leclerc s'envole grâce aux petits prix - Mais le e-commerce se profile...

Carrefour et la "crise" de la grande distribution : à la recherche de nouveaux modèles

Alors que Carrefour continue dans sa période difficile et change de management – Le top manager scandinave Lars Oloffson quitte son poste de PDG après trois ans et ce sera remplacé par Georges Plassat par Vivarte – le dilemme devient de plus en plus controversé : la grande distribution est-elle en crise ou non ?

La chaîne française a enregistré une baisse de -3,35% en Bourse aujourd'hui en milieu de journée, ce qui, ajouté aux résultats de l'an dernier, révèle un désastreux -40% : l'hypermarchè, comme on l'appelle au-delà des Alpes, vit donc un moment interlocutoire, en France comme dans toute l'Europe de l'Ouest, au profit, grâce à la crise de la consommation, de la petite distribution ? Oui et non.

C'est un fait que la récession a éloigné le citoyen moyen des grandes scènes de l'hypermarché : il suffit de regarder le croissance spectaculaire des magasins discount et même du commerce électronique, qui selon ce qui a été écrit par Le Monde Aujourd'hui encore, il a augmenté de 22% en 2011 depuis les PC transalpins, pour un chiffre d'affaires total de 37,7 milliards d'euros impliquant pas moins de 30 millions d'internautes-consommateurs. En gros, 1.200 XNUMX euros de dépenses annuelles par habitant réalisées via le réseau.

Alors comment l'hypermarché va-t-il se sauver ? interroge le journal économique Les Echos, qui analyse les déménagements de Carrefour ces dernières années pour « réinventer la grande distribution ». En août 2010, le groupe inaugure les deux premiers en périphérie lyonnaise Planète Carrefour, qui sont ensuite devenus 245 dans toute l'Europe, dont l'Italie : 70 % des ventes totales sont désormais réalisées sous l'enseigne Planet. 

Mais qu'est-ce que Planète ? Un investissement de 1,5 milliard d'euros pour une révolution conceptuelle, à reporter début 2013 : créer des hypermarchés « multi-spécialistes », avec des rayons distincts les uns des autres, des allées plus larges et mieux éclairées pour améliorer le confort des clients, un mobilier plus bas, un rayon alimentaire repensé et un nouveau corner vêtements. Même, pour que les visiteurs de tous âges et de tous goûts se sentent à l'aise, il y a des coins sushis et une aire de jeux pour enfants. En bref, plus un espace immense et dispersif, mais de nombreux petits départements spéciaux pour permettre des achats ciblés et rapides, comme prévu en temps de crise.

Les tout premiers résultats de cette nouvelle formule avaient d'ailleurs été encourageants : en janvier 2011 le groupe enregistrait +7% de chiffre d'affaires. Cependant, une fois la période promotionnelle terminée, en été les nœuds sont rentrés se percher: En août, le classement annuel de Kantar Worldpanel montre que la part de marché de Carrefour a baissé de 0,3 % à 12,4 %. Peu de temps après, à la mi-octobre, la société a communiqué des données trimestrielles : -4,4% de bénéfice, malgré le lancement de la nouvelle formule.

Et il y a quelques semaines, les données pour l'ensemble de l'année 2011 étaient également publiées : -4,7% sur le seul quatrième trimestre et -7,4% sur le marché espagnol. Planet est officiellement en faillite, comme l'avaient compris d'avance les deux principaux concurrents de Carrefour, Auchan et Leclerc, qui au contraire, affichant tous deux une grande confiance, continuent de miser sur le modèle traditionnel.

Surtout Leclerc, qui s'est surtout concentré sur la baisse des prix, gagne progressivement du terrain sur le marché : +5% au premier semestre 2011 (chiffre d'affaires de 14 milliards d'euros), contre +0,2% pour Auchan et -0,3% pour le groupe désormais dirigé par George Plassat. Lequel connaîtra désormais un revirement qui passera, à ce stade, d'un net changement de stratégie vis-à-vis de la Planète avortée.

Aussi parce que, dans le sillage des performances de Leclerc et de son réseau de magasins "Système U", le pire semblerait passé pour l'hypermarché. Les résultats, par exemple, en témoignent Intermarchè, le supermarché célèbre pour le logo des Trois Mousquetaires, qui prévoit d'étendre sa part de marché de 2015 % actuellement à 16-25 % d'ici 30.

La clé de lecture, deuxième Le Figaro, est la suivante : la notion de grande distribution doit, comme dans le cas de Leclerc et d'Intermarchè, inclure également distribution moyenne. "Les Français - explique le journal - veulent bien parcourir quelques kilomètres de plus pour faire des économies et avoir plus de choix, mais ils ne sont plus disposés à perdre des heures de temps à faire les courses".

Donc, en plus de la crise, il y a aussi le problème du temps. En medio stat virtus, donc : ni trop gros ni trop petit. C'est la formule gagnante, en France et en Europe, et Plassat devra l'adopter rapidement pour changer la fortune de Carrefour. Le client fait une crise de colère, mais il a toujours raison.

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