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Bentivogli (Fim Cisl) au M5S : "La vraie démocratie ne se base pas sur quelques clics"

Lettre du secrétaire général des métallurgistes de la Cisl, Marco Bentivogli, aux parlementaires du Movimento 5 Stelle après la polémique sur le rôle des syndicats : « La démocratie est une affaire sérieuse et la vraie est la représentative. Celle basée sur très peu de clics n'est pas la vraie démocratie »

Bentivogli (Fim Cisl) au M5S : "La vraie démocratie ne se base pas sur quelques clics"

La démocratie syndicale est une question sérieuse. C'est précisément pour cette raison que nous devons clarifier l'histoire et les responsabilités de chacun. Le Statut des travailleurs, loi 300 de 1970, prévoyait que les droits syndicaux étaient conférés aux "organisations syndicales les plus représentatives", terme qui désignait essentiellement Cgil Cisl Uil.

Avant 1995, il n'était pas nécessaire que les organisations syndicales soient signataires d'un accord national pour avoir droit à la désignation du Délégué Syndical d'Entreprise (RSA). En 1995, deux référendums d'orientation opposée ont été proposés, qui ont abrogé cette partie de l'article 19 de la loi 300/70. L'une, soutenue par Cobas et élaborée par Pier Giovanni Alleva, prévoyait l'annulation de toute exigence.

L'autre, à l'époque de la concertation, visant précisément à limiter la Cobas, a été élaborée par la CGIL et soutenue par la Fiom-Cgil de l'époque, avec l'opposition de la CISL. Le second était le seul référendum à passer; de cette manière, l'obligation de signer des contrats a été établie. La Fiom elle-même, qui l'avait soutenu, en a été victime quand, en 2012, n'ayant pas signé le contrat national des métallurgistes, elle est tombée dans le trou qu'elle avait creusé contre la Cobas. Les autres organisations syndicales non signataires (ex. Slai Cobas, Flmu Cub, Usb, etc.) n'ont toujours pas eu droit à la distribution du 1/3 part du RSU (part qui n'existe plus depuis 2014), contrairement à Ugl et Fismic, qui ont toujours signé des contrats nationaux.

Ce quota a été instauré en 1993 pour éviter une dérive corporatiste du syndicat. Quant à Fiat, devenue FCA, qui n'est plus membre de la Confindustria, le système électoral qui s'applique est celui prévu par l'art. 19 de la loi 300 "Statut des Travailleurs", et fait référence aux Délégués Syndicaux d'Entreprise (RSA) et au Contrat FCA CCSL. La sentence de la Cour constitutionnelle 231/2013 a substantiellement rétabli ce droit de tous les syndicats les plus représentatifs, renvoyant au législateur la nécessité de réglementer pleinement le système par une révision de l'article 19 de la loi 300/70.

L'accord du 28 juin 2011, signé par la CGIL-CISL-UIL, n'a pas modifié les règles de renouvellement des RSU. Mais il a défini les procédures d'approbation des accords et de certification des membres et des votes recueillis dans le Rsu. Après l'approbation du texte consolidé en janvier 2014, il est possible de participer à toute élection de représentation d'entreprise si l'on souscrit aux règles électorales (comme dans toutes les élections démocratiques). Ce n'est pas un hasard si l'USB a d'abord intenté une action en justice parce qu'elle ne voulait signer qu'une partie du texte consolidé, mais le tribunal de Turin, la même année, l'a jugé fautif en première instance et en appel ; donc aujourd'hui même l'USB a reconnu ces règles.

La démocratie est une valeur, c'est une affaire sérieuse, c'est pourquoi elle est définie par des règles qu'on ne peut pas changer pour son propre intérêt ! Il y a de sérieux problèmes autour de l'application de l'article 39. Depuis un certain temps, je pense que pour les partis et les syndicats, l'adhésion et la démocratie interne doivent avoir un cadre législatif qui va au-delà des autocertifications et va vers une plus grande objectivité, qui doit s'appliquer à tous .
Le mouvement 5 étoiles se porte bien pour participer au débat mais la valeur de l'exemple est encore plus importante, et nous espérons que les déclarations de Beppe Grillo et d'autres sur l'annulation des syndicats ne doivent être considérées que comme des lapsus impromptus, non très approprié pour une force démocratique.

Nous pensons que la démocratie représentative est plus « démocratique », qui sélectionne et assure un contrôle constant et authentique sur les représentants ; le vrai, en somme, comme nous l'a expliqué Norberto Bobbio. Quand la "démocratie directe" élabore des propositions et choisit des candidats en très peu de clics, qui ne sont pas contraignants, car au final c'est le "garant" qui n'est élu par personne qui décide, on est sur un terrain qui n'a rien à voir avec la démocratie.

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