Partagez

Grexit et dette grecque : le duel Draghi-Schaeuble se rallume

Le président de la BCE et le ministre allemand des Finances sont les hérauts de deux visions antithétiques de l'urgence grecque - Draghi est contre la sortie de la Grèce de l'euro, même temporairement, mais, comme le FMI, soulève l'urgence de remédier à l'insoutenabilité de l'urgence grecque dette – Le ministre souhaiterait plutôt un Grexit pendant 5 ans afin de ne pas réduire la dette grecque.

Grexit et dette grecque : le duel Draghi-Schaeuble se rallume

entre Mario Draghi et Wolfgang Schaeuble ce sont toujours des étincelles. Apparemment, le président de la Banque centrale européenne et le ministre allemand des Finances sont incapables de trouver un point de rencontre et d'exprimer des positions antithétiques sur la manière de gérer l'urgence grecque. 

Le "casus belli" du jour est de nouveau là Grece. Le duel, cette fois à distance, a été ouvert ce matin par le faucon berlinois qui, après l'accord du Parlement grec sur le plan de réforme imposé par l'accord de lundi dernier, a réitéré la position tenue ces dernières semaines. Selon Schaeuble en effet, un sortie temporaire de l'euro « ce serait la meilleure voie pour la Grèce ». Par ailleurs, de nombreux économistes semblent s'accorder sur la nécessité de réduire la dette d'Athènes, seul moyen de permettre au pays de se redresser, mais le ministre allemand est d'un tout autre avis : « Une véritable réduction de la dette - a-t-il souligné - est inconciliable avec l'adhésion de l'union monétaire ».

Malgré cela, vendredi prochain au Bundestag, Schaeuble votera "en toute conviction" sur le plan de sauvetage voulu par l'Union européenne.

Les déclarations du responsable financier allemand ne sont certainement pas passées inaperçues dans la Communauté. Dans l'après-midi, après le feu vert des 28 États membres pour la troisième tranche d'aide à la Grèce,  Mario Draghi il a affirmé qu'il ne voulait pas commenter "les déclarations d'un politicien", pour ensuite publier des déclarations qui soulignent à quel point le fossé entre les deux est infranchissable.

 Le gouverneur de la BCE a non seulement réaffirmé que « pour nous La Grèce est et reste dans l'euro», mais il a également défini « il ne fait aucun doute que la dette de la Grèce devrait être allégée », reprenant ainsi la voie ouverte il y a quelques jours par le gouvernement américain et le Fonds monétaire international. Par ailleurs, Francfort a décidé d'augmenter la liquidité d'urgence (ELA), suite aux réformes sur la TVA et les retraites votées par le Parlement d'Athènes.

Le choc d'aujourd'hui succède de quelques jours à celui encore plus dur qui s'est déroulé le 11 juillet dans le cadre du très délicat Eurogroupe appelé à décider du sort de la Grèce. En effet, selon les rumeurs, alors que Mario Draghi était occupé à illustrer certaines questions concernant la dette grecque, un impatient Wolfgang Schäuble l'a interrompu en sifflant "Je ne suis pas stupide», obligeant Jeroem Dijssebloem à interrompre la réunion sur-le-champ. La Banque centrale elle-même a parlé d'un « échange de vues » entre Schaeuble et le gouverneur.  

Passez en revue