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Fondation Merz, voici « Wael Shawky. Al Araba Al Madfuna”

Al Araba Al Madfuna est une exposition majeure de l'artiste Wael Shawky (Alexandrie, Egypte, 1971) lauréat de la première édition du Prix Mario Merz. Fondation Merz, 02 novembre 2016- 05 février 2017

Fondation Merz, voici « Wael Shawky. Al Araba Al Madfuna”

Al Araba Al Madfuna est une exposition majeure de l'artiste Wael Shawky (Alexandrie, Egypte, 1971) lauréat de la première édition du Prix Mario Merz.

Le projet d'exposition in situ s'articule autour de la trilogie cinématographique Al Araba Al Madfuna, présentée pour la première fois dans son intégralité. Wael Shawky vous invite à parcourir les éléments physiques qui composent le film : architecture scénique et sculptures installées dans un paysage artificiel de sable.

La scénographie ainsi réalisée, ainsi que les projections, offrent la possibilité d'une expérience immersive entre rêve et réalité et créent une atmosphère originale qui intègre les références historiques, littéraires et cinématographiques avec lesquelles l'artiste a imaginé ses histoires.

Avec Araba Al Madfuna Shawky continue son intérêt, déjà exploré dans divers projets au cours des dix dernières années, à utiliser des contes et des histoires préexistants qui font partie de notre culture, comme point de départ d'une enquête cinématographique. Son travail s'appuie sur des récits historiques, des interprétations sociologiques et des travaux narratifs, à partir desquels il construit sa manière de regarder les mythes du passé avec les réalités du présent.

Les films d'Al Araba Al Madfuna ont été tournés dans le village du même nom entouré de mythes et de légendes anciens et situé près des fouilles d'Osirion du temple de Seti I, dans l'ancienne ville d'Abydos en Égypte. La trilogie réfléchit sur les rituels de narration orale de la communauté, où les histoires répétées et transmises au fil du temps deviennent des histoires légendaires qui se reproduisent comme une nouvelle interprétation du changement et du progrès.

Wael Shawky analyse les possibilités d'interprétation de la littérature, produisant des films avec un style théâtral et cinématographique moderne. Des enfants habillés en adultes dans la gallabiya traditionnelle, avec turban et fausse moustache, racontent les paraboles de Dayrout al-Shareif de l'écrivain égyptien Mohamed Mustagab (1983). Leur narration se mêle à la mise en scène d'un fait inspiré de la rencontre de Shawky avec les villageois qui creusaient des tunnels sous leurs maisons, espérant trouver des trésors cachés, selon les récits transmis par leurs ancêtres. De même, les paraboles de Mohamed Mustagab relient les perspectives mythologiques du monde métaphysique, l'invisible avec le monde matériel physique. Les récits écrits en vers, dans la langue arabe ancienne, abordent aussi des questions de notre contemporanéité, dans une dualité qui se reflète également dans la composition des films.

Al Araba Al Madfuna I (2012) est basé sur la nouvelle de Mustagab, The JB-R's, qui raconte l'histoire d'une tribu appelée Al Jabarina. L'histoire se déroule sur de nombreuses années, avec les anciens de la tribu en alternance qui partagent leurs conseils sur l'animal que le village devrait adopter - d'abord un âne, puis un chameau et enfin un cochon - comme offrande pour un avenir de prospérité.

Al Araba Al Madfuna II (2013) reprend deux nouvelles, L'offrande et Les cavaliers adorent les parfums. Le premier raconte l'histoire d'un village devenu mystérieusement muet et contraint de revoir ses méthodes commerciales, basées en principe sur le pouvoir de la parole et du langage parlé. Dans la dernière histoire, une belle enchanteresse de sang royal, redoutée par ses sujets, capture et épouse une série de chevaliers sans méfiance qui rencontrent tous un destin fatidique.

Al Araba Al Madfuna III (2015-16) est inspiré de la nouvelle de Mustagab, Sunflowers. Dans l'histoire, le tournesol devient une métaphore de l'inventivité et du changement, et de la capacité d'adopter de nouvelles idées. Le village donne un nouveau sens à une plante sans valeur, en fait son produit principal, la transforme en un véritable trésor, remplace un simple produit agricole par une plante qui se prête à de nouveaux besoins de divertissement.

Contrairement aux précédents films en noir et blanc, celui-ci a été réalisé en couleur et inversé en négatif, soulignant l'approche conceptuelle de relier l'univers réel à l'univers métaphysique.

Wael Shawky est le lauréat de la première édition du Prix Mario Merz, un prix biennal international pour l'art et la musique. Il a été choisi par un jury composé de Manuel Borja-Villel, Massimiliano Gioni, Beatrice Merz, Lawrence Weiner avec le vote du public. L'annonce a été faite le 6 mai 2015 à Venise à l'occasion du vernissage de l'exposition Mario Merz à la Gallerie dell'Accademia et de la 56e édition de la Biennale de Venise.

Parallèlement à l'exposition à la Fondation Merz, une rétrospective de l'artiste s'ouvre au Castello di Rivoli, organisée par Carolyn Christov-Bakargiev et Marcella Beccaria.

 

 

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