Partagez

Brexit vers le report, mais à Londres le chaos est total

Le no deal n'aura lieu sous aucun prétexte et à aucun moment et le Parlement britannique vote son report au 30 juin au moins - Mécontentement à Bruxelles - Non au référendum bis - Nouveau vote sur l'accord avec l'UE d'ici le 20 mars

Brexit vers le report, mais à Londres le chaos est total

Non à l'accord, mais aussi non au No deal. Par 312 voix pour et 308 contre, le Parlement britannique a approuvé un amendement qui exclut le No deal, c'est-à-dire laisser l'Union européenne sans accord, en toutes circonstances et à tout moment. Un cauchemar qui pourrait mettre le Royaume-Uni à genoux.

Il ne s'agit pas d'une décision contraignante, mais un signal fort pour Theresa May, chaque jour plus coincée, chaque jour plus désarmée face à une situation que ni elle, ni son parti, ni le Parlement ne se montrent capables de gérer.

Jeudi pourtant, l'exécutif a finalement remporté un petit succès à la Chambre des communes avec le feu vert - 412 oui, 202 non - à une motion qui lui permettra de demander à l'UE un « bref » report du Brexit, de 29 mars au 30 juin, dans le but de re-proposer l'accord de divorce conclu avec Bruxelles en novembre et déjà rejeté 2 fois pour la troisième fois lors du vote de ratification du Parlement. Vote à ce stade prévu pour la semaine prochaine. Pendant ce temps, la réponse de la Commission européenne arrive de Bruxelles : un porte-parole a déclaré que le report n'est pas automatique. Ce sera aux dirigeants des 27 d'en décider et ils devront éventuellement le faire à l'unanimité. En cas de feu vert, les Britanniques devraient (sensuellement) participer aux élections européennes fin mai.

Il n'y a pas de majorité à la Chambre des communes britannique en faveur d'un deuxième référendum sur le Brexit, du moins pour l'instant. En effet, un amendement transversal présenté pour lier la demande de report de la sortie de l'UE à la convocation d'une nouvelle consultation référendaire (« Vote du peuple ») après celle de 2016 a été rejeté jeudi soir. pour et 85 contre. L'abstention travailliste a pesé.

Mais que se passera-t-il entre-temps ? On ne sait pas, Londres est en proie à un chaos total dont personne ne sait comment sortir. Cela s'est clairement vu lors du vote du 13 mars sur le No deal. May s'est retrouvée déplacée face à une proposition qui excluait de toute façon le no deal. Il a tenté de réagir en demandant à ses parlementaires de voter contre la motion présentée par son propre gouvernement après un amendement radical (la déclaration de May laissait ouverte la possibilité d'un No deal, ce qui l'exclut). Demande ponctuellement ignorée même par les ministres de son gouvernement, qui ont voté en faveur permettant l'approbation de l'amendement.

Et dans ce contexte le mécontentement à Bruxelles augmente. Celle du Royaume-Uni ne sera qu'une demande de report qui devra recevoir l'aval des Etats membres de l'Union européenne dans le cadre de la réunion du 21 mars.

"Lors de mes consultations avant le Conseil européen, je demanderai aux 27 dirigeants de l'UE d'être ouverts à une longue prolongation si le Royaume-Uni juge nécessaire de repenser sa stratégie de Brexit et de construire un consensus autour d'elle." Ainsi le président du Conseil européen Donald Tusk sur Twitter.

Cependant, Bruxelles a déjà fait savoir qu'elle n'était pas disposée à signer un projet de loi en blanc et que seule une demande motivée, détaillée et précise serait évaluée. Les doutes quant à la capacité du Parlement et du gouvernement à se mettre d'accord au moins sur ce point restent très élevés.

Passez en revue