Nous vivons dans l'histoire : dans le moment où le flux de capitaux internationaux qui jusqu'à présent se sont principalement concentrés sur États-Unis, regardent avec plus d'intérêt L'Europe qui semble avoir mieux à offrir : il y a par exemple une Allemagne qui envisage de briser les contraintes historiques et de libérer les capitaux, des taux en baisse, des marchés boursiers qui enchaînent les records et des perspectives économiques qui ne sont pas stratosphériques mais qui s'améliorent. De l’autre côté de l’Atlantique, le président américain Donald Trump a déclenché une guerre commerciale qui va certainement nuire à l’économie mondiale, mais aussi à celle des États-Unis eux-mêmes, tandis que les consommateurs signalent une baisse de confiance.
En bref, pour la première fois, une augmentation significative a lieu désalignement entre les marchés boursiers européens et américains, en faveur du premier. Alors que l'indice boursier américain S & P 500 est en baisse de 1,8 % cette année, le Actions européennes sont en hausse de près de 9 % pour atteindre un niveau record, sans parler de l'autre alternative aux États-Unis : les actions technologiques de Hong Kong, qui sont en hausse de près de 30 %. Pendant ce temps, l'euro a atteint un sommet de quatre mois au-dessus de 1,07 $, tandis que les investisseurs ont réduit de moitié leurs paris haussiers sur le dollar à environ 16 milliards de dollars depuis l'entrée en fonction du président américain Donald Trump en janvier, selon les données hebdomadaires de la Commodity Futures Trading Commission.
Sara a adoré, Responsable des spécialistes en investissement en Italie de Pictet Wealth Management Dans cette interview, il dresse le tableau et révèle les stratégies à adopter pour résoudre le problème. Un casse-tête d'investissement complexe de 2025. En partant des causes qui ont déterminé le phénomène, en vérifiant les meilleurs actifs et en pesant les marchés des deux côtés de l'Atlantique.
Quelles sont les causes de ce nouveau phénomène ?
« La surperformance de l’Europe au début de 2025 semble être due à un certain nombre de facteurs interconnectés : des valorisations bon marché, une politique monétaire favorable et une reprise économique timide. Enfin, la possible résolution du conflit en Ukraine et de certaines crises politiques internes (comme en Allemagne) ont contribué à réduire l’incertitude et à accroître la confiance des investisseurs, renforçant encore la performance du marché boursier européen. Aux États-Unis, en revanche, la croissance économique a montré des signes de fatigue, avec des inquiétudes concernant l’inflation, les effets de l’agenda économique MAGA et les interventions de la Réserve fédérale.
Quelle pourrait être la meilleure stratégie pour un investisseur, compte tenu des performances des Sept Mercenaires, de l’énorme diversité de capitalisation des entreprises des deux côtés de l’Atlantique, mais aussi des devises, des droits de douane, des perspectives de paix en Ukraine ? Serait-il judicieux de se désinvestir des États-Unis pour acheter l’UE ?
« Après des années de croissance anémique, la zone euro pourrait bénéficier d’une reprise plus soutenue en 2025, avec des estimations de PIB en hausse (autour de 1,5% selon certaines prévisions). Pour un investisseur, c'est le bon moment de réévaluer l'allocation géographique, en augmentant l'exposition à l'Europe, au marché suisse et de manière sélective à certains pays de la zone Asie-Pacifique, mais sans négliger les États-Unis : malgré la surperformance européenne, les États-Unis restent un marché clé avec une capacité historique à générer des rendements élevés grâce à la croissance des bénéfices, notamment dans le secteur technologique".
Quelle est la meilleure stratégie d’investissement ?
« En 2024, une simple stratégie d’investissement passive nous aurait permis de réaliser une performance à deux chiffres avec peu d’entretien. La diversification et la gestion active du portefeuille seront essentielles cette année pour traverser ce qui promet d’être une année volatile, mais riche en opportunités. Les magnifiques 7 ne garantissent peut-être plus des rendements uniformes, pensons à Nvidia et Tesla à -13.6% et -32% respectivement depuis le début de l'année”.
Prévoyez-vous des mouvements de fusions et acquisitions cette année et donc des investissements sélectifs ?
« Pour 2025, nous croyons fermement à l’importance d’une approche sélective également pour identifier les entreprises qui sont des cibles potentielles d’acquisition. « Nous nous attendons à ce que des conditions économiques favorables, une croissance des bénéfices et l'optimisme des PDG relancent l'activité de fusions et acquisitions, qui stagne depuis 2021. »
Quels sont les éléments qu’un investisseur doit garder à l’esprit dans ses stratégies pour résoudre l’énigme de ce moment ?
« Comme dans tout roman policier qui se respecte, cette année, nous devons suivre les trois éléments fondamentaux qui font avancer l’intrigue : les moyens, le mobile et l’opportunité, en les traduisant en quoi investir, pourquoi et quand ».
À quel « moyen » d’investissement pensez-vous ?
« Le « milieu » est représenté par la diversification sur les marchés actions européens, suisses et d’Asie-Pacifique. Ces marchés offrent une variété de secteurs et d’entreprises qui peuvent équilibrer notre portefeuille et réduire les risques associés à une seule région ou industrie. Investir dans des actifs privés et des fonds spéculatifs peut également être une stratégie efficace pour décorréler le portefeuille et réduire la volatilité globale ».
Quelles sont les raisons sous-jacentes à prendre en compte ? Et le timing ?
« La « raison » réside dans la reprise économique qui caractérise ces zones géographiques, avec des signes positifs de croissance et de stabilité qui rendent les investissements dans ces régions particulièrement attractifs. Enfin, en matière de « timing » ou d’« opportunité », il est essentiel de pouvoir profiter de toute baisse, car elle représente une opportunité précieuse d’entrer sur le marché boursier. Ce n’est qu’en suivant ces trois principes que nous pourrons résoudre le casse-tête complexe des investissements de 2025. »