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Le gardien du jardin : la statue créée par un sculpteur anonyme du XVIIe siècle inspiré des œuvres d'Arcimboldo pour exalter la relation entre l'homme et la nature exposée à Pavie

La sculpture de deux mètres de haut peut être admirée du 12 avril au 21 septembre dans le Spazio Extra Art des Horti dell'Almo Collegio Borromeo à Pavie.

Le gardien du jardin : la statue créée par un sculpteur anonyme du XVIIe siècle inspiré des œuvres d'Arcimboldo pour exalter la relation entre l'homme et la nature exposée à Pavie

Deux châtaignes pour les yeux, une figue pour le nez, deux oignons pour les joues, un coing pour le front, un artichaut pour le visage et deux bractées d'artichaut pour former de grandes moustaches tombantes. Jusqu'à présent, nous connaissions tous les « Têtes composées » de Giuseppe Arcimboldo, le grand peintre maniériste, des portraits burlesques créés en combinant, dans une sorte de trompe-l'œil, des fruits et légumes, des poissons, des oiseaux, des livres, métaphoriquement liés au sujet représenté. Or, on a découvert aujourd'hui que les inspirations picturales d'Arcimboldo avaient un pendant en sculpture, chez un artiste lombard anonyme, entre la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle, qui a créé une sculpture en pierre de près de deux mètres de haut, Le Gardien du Jardin.

Sculpture qui du 12 avril au 21 septembre 2025 pourra être admirée dans l'Espace Extra Art des Horti dell'Almo Collegio Borromeo à Pavie.

Cas rare de transposition sculpturale de la poétique de Giuseppe Arcimboldo (1526-1593), la statue a été prêtée par Ernesto Della Torre Piccinelli et mise en dialogue avec l'intervention picturale permanente du peintre britannique David Tremlett présente à l'intérieur de l'espace. Réalisée en collaboration avec la Galerie Canesso, l'exposition met en lumière le sens de communion avec la Nature de l'œuvre et son message très actuel de ne faire qu'un avec la Nature pour la protéger.

Dans cette œuvre, la « mode » initiée par Arcimboldo possède une cohérence plastique qui la distingue de nombreuses imitations souvent médiocres, révélant sagesse et imagination dans la création d’un corps fait de fruits et de légumes. Susanna Zanuso, experte en sculpture lombarde, situe la sculpture entre la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle, expression de ce maniérisme lombard tardif lié à la tradition léonardienne des têtes de personnages, qui s'accorde bien avec la décoration de la Salle des Fresques du Collège. En effet, le Collège Borromée, fondé en 1561 sur un projet de l'architecte Pellegrino Pellegrini, dit Tibaldi (1526-1596), partage la même période historique avec le Custode dell'Orto.

La puissance de ce colosse de pierre exprime non seulement l’union entre l’homme et la Nature mais aussi le rôle protecteur que toute l’humanité devrait avoir envers elle. L'existence de l'homme, en effet, dépend intrinsèquement de la santé du monde qu'il habite : et si, il y a cinq cents ans, la sculpture était destinée à protéger un simple jardin privé, elle devient aujourd'hui le symbole de la nécessité d'un Gardien pour la Terre entière.

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