Les chroniques de l'époque racontent que, lorsque la nouvelle de la prise de la Bastille parvint au château de Versailles et fut communiquée à Louis XVI, occupé à réparer une horloge, le roi demanda au dignitaire qui l'avait informé s'il s'agissait d'une révolte. ; mais reçut la réponse suivante : « Non, Sire. C'est une révolution."
La différence entre révolte et révolution
Le Les mots sont toujours une conséquence des faits qu'ils décrivent: la notion de révolte fait référence à des événements souvent improvisés, sans tête, à des poussées de contestation sociale locale et désorganisée, facilement réprimées par le pouvoir en place qui ne se sent pas interpellé par les émeutiers qui ne disposent pas de l'intelligence stratégique nécessaire pour initier une révolution et pour compléter ses objectifs de palingénésie. Mais les révolutions ne sont jamais un acte de rupture qui se produit une fois pour toutes ; Je suis des voies qui nécessitent une orientation politique claire, mais qui s'effondrent souvent sur eux-mêmes s'ils ne parviennent pas à aller au-delà du coup d'État par lequel ils ont commencé. Ensuite, certains de ses collaborateurs auront sûrement expliqué à Landini – après avoir lu ce qu'il a écrit dans Il Foglio Dario Di Vico, l'un des rares journalistes encore convaincus que négocier avec les syndicats italiens ne signifie pas perdre du temps - ce qui d'un point de vue purement lexical ne peut manquer d'être noté comme une incitation à "révolte sociale» s'est placé en dehors de la tradition classique de la CGIL, soucieux dans ses formules contestataires de toujours rester dans le périmètre de la démocratie structurée.
Landini et le langage de la « révolte sociale »
La « révolte sociale » sent pourtant sans équivoque «protestation irrégulière, d'insurrection« . Ne le sois jamais. Ainsi le père/maître de la CGIL a décidé de franchir le Rubicon d'un ordre constitutionnel inspiré de la séparation classique des pouvoirs de la démocratie représentative. Cependant, Landini émet encore quelques réserves ; il ne va pas jusqu'à dire qu'il pourrait transformer la salle sourde et grise du Parlement en bivouac pour permettre aux ligues de retraités de manger les paniers-repas reçus pendant le voyage ; il se garde bien d'évoquer l'intention d'ouvrir l'hémicycle comme s'il s'agissait d'une boîte de thon ; évite de dénoncer les dépenses engagées pour sauvegarder la démocratie comme s'il s'agissait d'un gaspillage inutile (toutes déclarations répétées à plusieurs reprises - et insuffisamment réfutées - au cours des années malheureuses pour la "vie civile" normale de ce pauvre pays), mais n'hésite pas à représentent une vision « putschiste » de l’organisation du pouvoir.
La vision de Landini de la légitimité du gouvernement
Pour Landini, le gouvernement et la majorité ne peuvent pas fonctionner légitimement parce que – conséquence de l’abstentionnisme – ils n'expriment pas la majorité des titulaires du droit de vote, mais seulement une minorité qui n’a pas le droit de décider à la place de tout le monde. Personne ne nie qu'il existe une grave crise de participation dans la physiologie démocratique du pays, mais lealternative proposée de Landini – une démocratie du carré alternative à celle des institutions représentatives – il n'a aucune base juridique, politique et éthique. Elle est surtout contredite par les faits, car il n'existe plus de classe ouvrière qui soit l'expression d'une volonté générale et de toute façon elle ne se reconnaîtrait pas dans l'alliance de la casse mise en place par Maurizio Landini et Pierluigi Bombardieri. Et il ne s’agit pas seulement du nombre d’ouvriers et de retraités inscrits (en tout cas des minorités plus ou moins petites) dans les deux confédérations de barricades, par rapport aux totaux. On disait autrefois qu’une grève était légitimée par son succès. Mais comment juger les actions répétées et retentissantes d'abstention du travail qui échouent désormais régulièrement hormis les conséquences de l'effet d'annonce ?
La grève du 29 novembre : un test pour la « révolte sociale »
Dans quelques jours, le 29 novembre, nous pourrons évaluer le niveau de révolte sociale présente dans une proclamation de grève imputable à une pratique de folie ordinaire. Il est difficile d'interpréter ce qui se cache derrière cris désordonnés des dirigeants syndicaux, sinon le mépris évident pour son interlocuteur institutionnel : un mépris qui est intercepté par le moralisme vif avec lequel les dirigeants syndicaux présentent leurs arguments. Le gouvernement n’est pas jugé pour ce qu’il a fait ou fait mais pour ce qu’il est, pour son caractère politique dont la légitimité est même niée. En effet, plus le terrain s’affranchit des arguments de fond, typiques d’une confrontation syndicat/gouvernement, plus véritable raison de la grève et de la mobilisation "créatrice" Il prend sa propre lumière, assume la charge palingénétique de la révolte sociale et élimine tout malentendu hypothétique concernant un éventuel modus vivendi qui mènerait à une trêve et à la possibilité de discuter des données objectives présentes dans une phase historique particulière de la vie d'une communauté. organisé. C’est dans ces moments-là que l’usage de l’arrogance devient le refuge valtellinais de ceux qui n’ont plus rien à dire.