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Banco Bpm lance une OPA sur Anima à 6,2 euros par action : vers un géant de l'épargne et de nouvelles alliances, MPS en ligne de mire

Avec une offre de 1,5 milliard et une prime de 24,9% sur le cours moyen des six derniers mois et de 8,5% par rapport à la clôture de mardi, cette opération vise à protéger Anima d'éventuelles acquisitions étrangères et à préparer le terrain pour de nouvelles alliances stratégiques, notamment un possible rapprochement avec MPS

Banco Bpm lance une OPA sur Anima à 6,2 euros par action : vers un géant de l'épargne et de nouvelles alliances, MPS en ligne de mire

Banco Bpm ouvre la danse du « risque » financier italien avec unOPA volontaire sur Anima Holding, à 6,2 euros par action pour l'amener à la radiation. L'offre, visant à acquérir au moins 66,7% du capital, sera entièrement financée en numéraire et gérée via Banco Bpm Vita, pour un engagement total d'environ 1,5 milliard d'euros. Le prix intègre une prime de 24,9% par rapport au cours moyen des six derniers mois et de 8,5% par rapport à la clôture de mardi dernier. Le but ? Ramener « la maison », à travers Banco Bpm Vita, la division assurance du groupe, pour intégrer l'entreprise dans un nouveau conglomérat financier de 220 milliards de masses dans secteur de l'assurance et de la gestion d'actifs, sur un total de 390 milliards d'actifs financiers. L'annonce est intervenue après la clôture de la bourse et le publication des comptes trimestriels.

Les conditions et la structure de l'opération

L'opération est liée à deux conditions crucial : le réalisation d'au moins 66,67% des actions Anima et la possibilité d'appliquer le Compromis danois, une réglementation bancaire qui permettrait au groupe de limiter l'impact de l'acquisition sur son ratio CET1 à seulement 30 points de base. Si elle est approuvée, cette acquisition propulserait Banco BPM au sommet de l'épargne gérée en Italie, dans une stratégie visant à contrecarrer l'érosion des marges d'intérêt due à la baisse des taux de la BCE. Comme le suggère un rapport de Mediobanca, cette intégration est en fait une démarche qui suit le modèle d'Intesa Sanpaolo : créer des « usines internes d'épargne et d'assurance » permet aux banques de conserver davantage de commissions et de renforcer leur propre structure de gestion.

Une offre « conviviale » et profondément ancrée

Banco Bpm et Anima ne sont pas des étrangers : le coopération entre les deux sociétés dure pendant plus 15 années et a conduit Banco Bpm à détenir déjà 22,4% du capital d'Anima. Pour cette raison, le PDG Joseph Châtaignier a qualifié l'offre publique d'achat de "amicale", soulignant qu'Anima, dirigée par le PDG Alessandro Melzi d'Eril et présidée par Patrizia Grieco, pourra poursuivre son chemin de croissance en toute continuité.

Les actionnaires de la banque milanaise sont particulièrement favorables à l'opération, qu'elle promet de réaliser crescere le attentes de performances du groupe. Le Rouge (Return on Tangible Equity) de Banco Bpm, en effet, devrait augmenter de 13,5% à 17% d'ici 2026. L'offre a également un impact significatif sur capital de solvabilité, soit environ 2 milliards d'euros, mais Castagna a garanti qu'elle serait compensée par une augmentation de capital égale.

Les autres actionnaires majeurs d’Anima – dont Poste Italienne (avec un peu moins de 12%), FSI (9,77%) et Francesco Gaetano Caltagirone (3,46%) – n’ont pas été pris de court et certains auraient d’ailleurs déjà exprimé des avis favorables. Pour Poste, l'offre pourrait conduire à une collecte d'environ 238 millions, tandis que le FSI pourrait collecter 193 millions et Caltagirone 69 millions.

Un coup pour défendre le caractère italien d'Anima

Une autre raison, peut-être moins évoquée, concerne maintenir le caractère italien d'Anima, de plus en plus courtisé par les investisseurs internationaux, dont le géant français Amundi, qui est contrôlé par Crédit Agricole, le plus grand actionnaire de Banco Bpm avec 9,18%. Pour Castagna, placer Anima sous l'égide de Banco est un moyen de protéger l'entreprise d'éventuelles tentatives d'acquisition à l'étranger, tout en gardant un contrôle ferme sur l'épargne gérée en Italie.

Un pont possible vers MPS ?

Il y a ensuite un autre élément intéressant dans ce jeu d'échec bancaire : le partenariat stratégique entre Anima et Montepaschi de Sienne (Mps), l'une des principales banques clientes d'Anima, qui représente 16% des actifs de commerces d'Anima et avec laquelle le groupe a un contrat jusqu'en 2030. Si Banco Bpm obtient le contrôle de la société de gestion (l'opération devrait obtenir l'agrément de la Consob en mars) , la collaboration avec MPS pourrait devenir la clé d'une nouvelle stratégie : le Trésor est en effet à la recherche d'un partenaire industriel pour privatiser la banque siennoise, et Banco Bpm pourrait décider de postuler pour ce rôle stratégique.

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