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La Syrie après Assad : Erdogan sort vainqueur tandis que la Russie et l’Iran subissent la défaite. Cinq scénarios possibles

La chute du régime d’Assad ouvre un scénario incertain pour la Syrie, avec Erdogan renforçant sa position, tandis que la Russie et l’Iran subissent une grave défaite géopolitique. L'avenir du pays reste incertain face aux risques de fragmentation et de retour des extrémistes. Quel avenir pour Damas ?

La Syrie après Assad : Erdogan sort vainqueur tandis que la Russie et l’Iran subissent la défaite. Cinq scénarios possibles

Après plus 50 ans de règne de la famille al-Assad, le régime baasiste a succombé à l'avancée rapide des rebelles syriens. En seulement 10 jours, les grandes villes du pays se sont effondrées, culminant avec la prise de Damas dans la nuit du 7 au 8 décembre. Bachar al-Assad, en fuite, il a trouvé asile à Moscou avec sa famille, mettant fin à une époque qui a a marqué l'histoire de la Syrie. La Russie a confirmé l'octroi de l'asile pour des raisons humanitaires.

La chute d’Assad en ouvre une scénario incertain pour la Syrie, engageant de nombreux acteurs internationaux dans un jeu géopolitique compliqué. L’Iran, la Russie, la Turquie, Israël et les États-Unis s’affrontent sur un terrain de plus en plus instable, tandis que le risque de fragmentation augmente du pays et le retour de groupes extrémistes, comme l’État islamique.

Pour Russie et Iran, les deux grandes « défaites » de la situation, la Syrie joue un rôleimportance stratégique: Moscou dépend du port de Tartous pour accéder à la Méditerranée, tandis que Téhéran utilise le pays comme une plaque tournante cruciale pour ses alliances régionales. La chute du régime risque cependant de transformer la Syrie en un champ de bataille entre d’autres puissances, aggravant ainsi la stabilité déjà précaire du Moyen-Orient. Pendant ce temps, un gagnant clair: Recep Tayyip Erdogan, ce qui renforce sa position dans la région.

Syrie : le grand gagnant est Erdogan

Recep Tayyip Erdogan apparaît comme le grand gagnant de la crise syrienne, grâce à une stratégie politique habile et opportuniste. Depuis seul dirigeant de l'OTAN à soutenir l'opposition syrienne, a récolté les fruits de son soutien en s'emboîtant dans le train de l'ex-Al-Qaïda al-Jolani et en soutenant l'offensive de Hay'at Tahrir al-Sham (HTS), qui a rapidement gagné du terrain jusqu'à Damas.

Sa position sur le territoire s'est ainsi renforcée au détriment de l'Iran et de la Russie : le régime d'Assad, pivot de l'alliance anti-israélienne et anti-occidentale avec le Hezbollah, les Houthis et le Hamas, est désormais terminé, tandis qu'Erdogan a consolidé son influence. . Cela lui permettrait de faire pression pour le rapatriement de 4 millions de réfugiés syriens, une démarche qui permettrait de renforcer le consensus interne et de négocier avec les États-Unis sur l'avenir du nord-est de la Syrie contrôlé par les Kurdes. Cependant, ce ne sera pas facile pour Erdogan : la stabilité de la Syrie dépendra de la gestion des rebelles du HTS et de la prévention du retour de l'Etat islamique ou d'une nouvelle guerre civile. Le délicat question kurde cela pourrait ouvrir un nouveau front de tension, avec la possibilité d’une intégration pacifique ou de nouveaux conflits. Erdogan a maintenant renversé l’équilibre des pouvoirs avec Vladimir Poutine, tout en rappelant qu'«à l'heure actuelle, il ne reste plus que deux personnes parmi les dirigeants du monde : l'un, c'est moi, l'autre, c'est Vladimir Poutine».

Moscou et Téhéran sont les perdants

L’Iran et la Russie sont cependant les grands perdants du match. Pour Téhéran, la chute du régime d’Assad marque une grave perte stratégique : le La Syrie, pilier de l’Axe de la Résistance, par lequel transitaient les armes et le soutien au Hezbollah et à d’autres milices chiites. La rapidité de l’effondrement de Damas a surpris et affaibli l’Iran, sans réaction efficace.

Moscou, bien qu'il ait tenté de minimiser l'impact de la chute de son allié, est en difficulté. Malgré les efforts déployés pour sauver Assad depuis 2015, le Kremlin a évité une intervention massive pour conserver les ressources, en particulier compte tenu de l'engagement en Ukraine. Il risque désormais de perdre son accès fondamental à la Méditerranée et pour voir a réduit ses ambitions géopolitiques, aussi vers l'Afrique. Le pperte possible de la base aérienne Chmejmim et du port de Tartous constituerait un coup dur pour Vladimir Poutine. Moscou va donc tenter de limiter les dégâts, visant à maintenir une présence militaire en Syrie et à réaffirmer son influence dans la région.

Les États-Unis et Israël s’inquiètent de la naissance d’un État islamique

Les Les États-Unis sont inquiets un éventuel vide de pouvoir en Syrie que cela pourrait faciliter le retour de l'Etat islamique. Le président Joe Biden a déclaré que les États-Unis ne permettraient pas au groupe de se réimplanter dans le pays et, en réponse, les forces américaines ont mené des opérations Frappes aériennes contre plus de 75 cibles liées à l’Etat islamique. Le secrétaire d'État Antoine Blinken a souligné l’importance d’un «transition pacifique du pouvoir» en Syrie, avec le soutien d’un processus politique inclusif.

Israël, qui borde directement la Syrie au nord-est, est particulièrement concerné pour la possibilité que l'on L’État islamique se forme à nos portes. La situation actuelle représente une sérieuse crainte pour Tel Aviv, qui a a intensifié sa présence militaire sur les hauteurs du Golan. Un vide de pouvoir à Damas ou, pire encore, la formation d'un État islamique, ce sont eux qui des scénarios qu’Israël espérait éviter.

Et ainsi dans le chaos qui règne à Damas Les forces israéliennes ont traversé la zone démilitarisée à la frontière avec la Syrie pour la première fois depuis 1973., Avec l'objectif de consolider les positions stratégiques, comme le mont Hermon, pour surveiller les mouvements des rebelles et du Hezbollah. Les chars israéliens sont ainsi déployés en masse sur le plateau du Golan, avec à l'horizon la ville syrienne de Quneitra, désormais sous contrôle rebelle.

Syrie : cinq scénarios possibles pour l’avenir

Selon une analyse du journal turc Sabah, tiré de Rapports de défense, l'avenir de la Syrie pourrait suivre un de ces cinq scénarios:

  • République démocratique syrienne: Un gouvernement soutenu par une alliance de partis d’opposition aux idéologies diverses. Ce scénario nécessiterait le soutien conjoint de la Turquie, des États-Unis, de la Russie et des pays européens pour garantir la stabilité.
  • République islamique de Syrie: La création d'un gouvernement contrôlé par des groupes extrémistes comme Hay'at Tahrir al-Sham. Ce scénario pourrait créer un environnement dangereux tant pour Israël que pour les États-Unis, compte tenu des tensions idéologiques avec ces acteurs.
  • État anti-chiite sous contrôle israélien: Un éventuel nouvel État avec le soutien d'Israël pour contrer l'influence iranienne et couper les liens logistiques du Hezbollah. Toutefois, cette hypothèse risquerait d’accroître les tensions dans la région.
  • République fédérale de Syrie: Un pays fragmenté en petits États autonomes, avec un équilibre instable similaire à celui des Balkans. Ce scénario refléterait une solution parrainée par les États-Unis.
  • Division et guerre civile: Le pire scénario possible : une nouvelle vague de conflits internes qui pourrait conduire à l’effondrement final de l’État syrien, aggravant encore la crise humanitaire.

Le monde regarde avec inquiétude, conscient que les prochaines étapes pourraient déterminer l’avenir de la région. Aujourd'hui, à 15h21 heure locale (XNUMXhXNUMX en Italie), une réunion est convoquée réunion extraordinaire du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie.

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